vendredi 19 avril 2019

La légende de la vivre de Couches


Dans nos campagnes, de nombreuses traditions ou légendes survivent et font l'objet de fêtes ou de reconstitutions. En Bourgogne, on note un peu partout des textes anciens, des récits racontés de bouche à oreille, qui ont trait à ''la" Vivre, "le'' Vivre ou "la'' Vouivre. Ces ''monstres'', qui ont fait peur à nos ancêtres, comportent de grandes similitudes.

Le dictionnaire ''Le littré" donne pour définition de ''Vivre'' : serpent tortueux.


C'est une bête apocalyptique, ayant des caractères de serpent et de monstre de la préhistoire. On raconte que ses méfaits ont été innombrables. Elle a dévoré les enfants, affolé la population, semant partout la terreur. On aurait, paraît-il, essayé de lutter contre elle, par exemple en organisant des battues : toutes les tentatives ont échoué. A chaque combat, elle trouve une parade et dévore ses assaillants. C'est ainsi qu'on fit appel à un magicien appelé ''Yoata''. Il réussit à envoûter le monstre par le doux son de sa flûte et à le conduire jusqu'au four spécialement construit pour le rôtir. Malheureusement, le magicien, abandonné par la population, connaîtra lui aussi le même sort. On trouverait là l’origine de l’expression « la mauvaise foi des Couchois » Depuis, la tradition se perpétue et à travers tous les siècles, il en reste périodiquement l'organisation d'une fête grandiose.

Si cette légende a des origines incertaines, on peut penser qu’elle est née de la volonté d’unir les habitants pour une même cause : la lutte contre les maux communs.

L’histoire du village divisé entre duché et royauté a sans doute participé à la naissance du mythe de l’être surnaturel, comme en témoigne la présence de Saint Georges.

On est donc naturellement amené à émettre des hypothèses : Origine purement religieuse: pour conjurer le mal; ou préoccupation sociale: à la recherche de l’entente et de l’unité; ou encore mythique, incarnation de Marguerite de Bourgogne, cette Couchoise regrettée.

Quoi qu’il en soit, la légende a subi, à travers les âges d’innombrables aménagements. Une seule question demeure: les Couchois de 2028, à travers l'organisation d'une fête aux accents moyenâgeux, ne seront-ils pas inconsciemment à la recherche de cette unité si précaire des cités médiévales ? La Vivre, symbole du rassemblement, telle est l'image que nous retiendrons...

 d'après Jean Michel NECTOUX

Bulletin n°3 de l'association "Couches et son passé"

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